Samedi soir, une amie a fêté ses 25 ans en Guadeloupe. Elle voulait marquer le coup, fêter cette étape de sa vie et ausi boire un coup entre amis. Une soirée particulièrement réussie mais là n'est pas l'objet de ce post.

Cette soirée m'a fait réalisé que cela fait plus de deux ans que nous avons débarqué sur l'île aux Belles Eaux et que le bilan s'impose. Mais par où commencer ?

La Guadeloupe offre à ceux qui y vivent ce qu'ils acceptent de recevoir et ce n'est pas toujours simple.

Voilà donc deux ans, deux mois et deux semaines que nous vivons sur une île, à 8000 kms de nos familles et amis restés en métropole. Je dois avourer que les débuts n'étaient pas évidents et que l'adaptation n'a pas toujours été facile. Mais nous avons persévéré et trouvé notre place, enfin je crois. Je ne vais pas parler ici de ce qui manque, de ce qui nous plait ou déplait, mais plutôt de ce qui a été créé, les changements que nous avons réalisés depuis notre arrivée.

2 ans de vie insulaire en 10 points, ça donne quoi :

Point n°1 : un blog de 305 messages, 1038 commentaires, 30 000 pages visités et ... 10 abonnés. Ce qui amène au second point

Point n°2 : nos relations avec la métropole. Loin des yeux, loin du coeur ? Absolument pas ! En tout cas, la distance met en avant la force de nos relations. Les moyens de communication ne manque pas : skype, facebook, commentaire sur le blog, téléphone (mais encore faut il accepter le petit supplément hors forfait), mails ... Mais le tri s'opère, on se rend compte qu'on se rapproche de certains, qu'on perd un peu contact avec d'autres (même si cela ne constitue peut-être qu'une phase). En deux ans, mis à part nos familles qui sont venues nous voir, seul un couple d'amis avec sa petite fille nous ont rendu visite !

Point n°3 : j'ai enfin la peau bronzée. Enfin,, quand je dis bronzée, c'est plutôt légèrement hâlée mais pour moi qui sort d'ordinaire tout droit d'un film de vampires, c'est énooooorme !

Point n°4 : Notre relation au matériel a changé. A la base déjà, comme il y a moins de magasins, que c'est plus cher, et qu'on évite d'accumuler trop parce que la maison est petite et qu'il faudra redéménager, et bien on achète moins. Et on se rend compte qu'on en a pas besoin de tout ce qu'on cherche à nous vendre. On va à l'essentiel, nos placards ne débordent pas des dernières fringues à la mode, pas de smartphone et on a même fait une croix sur notre télé. C'est un point que j'espère garder en rentrant en métropole, même si, à chaque fois qu'on revient, on s'extasie devant les rayons de Carrefour, on bave devant le rayon "yaourts", et on remplit notre caddie de saucissons !

Point n°5 : On vit dehors. Tout le temps, tous les jours, par tout temps. En fait, notre terrasse fait partie intégrante de notre surface habitable, d'ailleurs nous n'avons qu'une table pour prendre nos repas et petits-déjeuners, déjeuners et dîners se font systématiquement à l'extérieur. Nos activités se déroulent en extérieur également : plage, randonnée, marche au bord de la plage, bains chauds, etc.. L'idée d'aller faire une activité dans un gymnase devient inconcevable, moi qui fait mon aquabike dans une piscine ouverte !

Point n°6 : Notre rythme de vie s'est déclalé. La journée commence à 5h30 et se termine vers 21h30. De cette façon, nos matinées sont plus productives, et on profite de sortir en dehors des grosses chaleurs de l'après-midi. et ça tombe bien, on a des enfants très matinaux (mais couchés à 18h30 et 19h30 respectivement)

Point n°7 : Notre rapport au corps, à la beauté, à la mode. Vous connaissez les unes de magazines féminins qui nous hurlent aux alentours de mai " Parfaite pour la plage dans 2 mois!" , " Belle, bronzée et épilée", " trouver le maillot de bain idéal". Si en métropole, la plage signifie bien souvent exiber fièrement son corps (ou se cacher dans sa serviette ou son paréo sinon), je ne retrouve pas cet aspect ici, enfin, surtout sur la Basse-Terrre (la Grande Terre étant plus touristique, c'est encore différent). Ici, on vient à la plage pour se baigner, être avec ses enfants ou faire du sport. Avec mes "quelques" kilos de trop post-grossesses, je sors mon deux-pièces et tant pis pour le petit bidon ! Je me sens bien, je me sens à l'aise, je ne me sens pas jugée.

Point n°8 : le couple est encore plus soudée. Et là, ça passe ou ça casse surtout les premiers temps quand on ne connait personne. Il faut savoir qu'avec la distance avec nos familles, on apprend encore plus à se débrouiller par soi même. Et le couple s'en trouve renforcée, on sait qu'on est là l'un pour l'autre, et qu'on peut compter sur sa moitié. Ici, plus qu'ailleurs, il faut se soutenir, s'aider et bien sûr ça rapproche !

Point n°9 : On cuisine différement. Des épices, des fruits exotiques, des recettes locales, on s'est adapté !

Point n° 10 : Se sentir chez soi, ça n'a rien à voir avec la géographie, c'est un état d'esprit, des amis, des repères. Et on a trouvé tout ça en Guadeloupe!

2 ans, 2 mois et 2 semaines

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